Conseil de formation & mise en œuvre de l’accompagnement PPCR : nous sommes voués à tous devenir stagiaires à vie…

Mercredi 8 juillet s’est tenu le Conseil de formation au collège Rabelais de Tours centre. Julien Giraudier et Salomé Olmedo y représentaient le Snudi-FO. La séance a commencé par une déclaration liminaire de notre organisation (à lire plus bas) dénonçant les attaques du gouvernement contre la fonction publique et les enseignants, notamment à travers la remise en cause de leur statut.

En effet, la disparition des CAPD, l’application de plus en plus violente de la Loi de Transformation de la Fonction publique, la récente loi sur la fonction de directeur et le changement de nom du ministère de la Fonction publique, devenant ainsi le Ministère de la Transformation de la fonction publique, sont autant de menaces contre le régime statutaire des fonctionnaires et leurs conditions de travail.

Plan français et constellations, la formation sous une mauvaise étoile.

Cette année, le ministère a sorti de son chapeau un nouveau plan, « le plan français ».

Il s’agirait de créer des groupes de collègues devant « s’autoformer » entre eux, se visitant les uns, les autres, et discutant de leurs pratiques et de leurs pédagogies. À ceci s’ajouteraient, dans le projet ministériel, plusieurs jours de formation sur les vacances, tous les 5 ou 6 ans.

Pour ce qui est des formations sur les vacances, l’administration nous a affirmé ne pas y avoir recours l’année prochaine. Mais le reste, lui, sera appliqué.

Les IEN de circonscriptions ont donc eu la « liberté » de « cibler » les collègues à qui ils jugeaient pertinent d’imposer ce nouveau genre de formation. Car oui, là encore, pas de choix si ce n’est celui de faire ce qu’on nous dit.
Les collègues désignés n’auront pas à assister aux animations pédagogiques, mais devront travailler ensemble, en « constellation » pour faire avancer leurs pratiques.

De plus, des visites régulières par les Conseillers Pédagogiques ou autres sont inscrites dans le cahier des charges, avec discussion et remise en cause des méthodes de chacun.

Ce que nous dénoncions lors de la signature des protocoles PPCR devient réalité : avec ce plan, c’est la stagiairisation à vie qui se met en place !

Ce que nous a confirmé l’administration, puisque, selon elle, « on peut être accompagné toute sa vie, voire se considérer stagiaire toute sa vie puisque l’on a des choses à apprendre, sans que cela soit une mauvaise chose » !

Le Snudi-FO revendique le retour de véritables formations, sur le temps de classe, et menées par de véritables formateurs, et non sous la forme des « Pairs experts » !

Animations Pédagogiques : le choix de ne pas choisir

L’administration nous a présenté le compte-rendu des animations pédagogiques de cette année 2019-2020.

D’après elle, les parcours de 9h ont été plébiscités par les collègues du département, qui signalaient leur pertinence et leur mise en œuvre.

Nous avons été très surpris d’entendre cela, quand, du terrain, nous remontent des contestations fortement contraires.

Nous sommes revenus sur les fameux « temps 2 ». En effet, nous avons fait remarquer que, malgré la « confiance » assurée dans les PE, plusieurs IEN ont cherché à imposer ces temps de réflexions propres aux équipes dans des lieux et à des moments donnés. L’administration nous alors répondu que la contrainte, c’est la liberté.

Ainsi, l’administration dictera clairement les formations, et de cette façon :

Cycle 3

  • En Français : « La dimension transversale de l’écrit »
  • En Maths : « Math, géographie et arts visuels »

Cycle 2

  • Math « Espace et géométrie »
  • Français : « l’oral au service de la construction du citoyen ».

Cycle 1

Une différence de taille ici: le parcours de mathématique sera commun à tous, mais pas celui autour de l’oralité, qui concerne plusieurs secteurs et sera interdisciplinaire :

  • Math « Construction de la pensée et interactions entre élèves »
  • Interdisciplinaire :
    • Pour les 2 circonscriptions de Tours : Développement de l’enfant
    • Pour les 4 circonscriptions urbaines : langue vivante en maternelle
    • Pour les 4 circonscriptions rurales : « phonologie, la place du corps et de la musique ».

Ces parcours de cycle 1 sont appelés à tourner les années suivantes dans les autres circonscriptions.

Mais nous avons tout de même fait remarquer que le choix pouvait être laissé aux collègues de s’inscrire dans l’une ou l’autre de ces formations dès cette année.
Choix qui nous a encore une fois été refusé : toute formation sur un « autre » domaine devra se faire sur la base du volontariat et sur le temps libre des professeurs, puisque la formation personnelle est « dans le référentiel du métier » selon l’administration.

Notons au passage l’émoi des formateurs de l’INSPE et des PEMF qui soulignent le manque de moyens pour assurer le suivi de tous les PES de façon qualitative et quantitative, mais aussi face à un choix de formation qui fond comme neige au soleil.
Cela pousse ainsi une petite fraction de collègue à les faire sur leur temps personnel, ce que nous dénonçons là encore. Les arts, les sciences, le sport, le bien-être au travail, la psychologie, tous ces domaines sont sacrifiés sur l’autel du Français et des Maths, et les formateurs s’en inquiètent.

Directeurs : une anticipation de la loi sur leur statut.

Du côté de la direction, nous avons appris que, cette année encore, la possibilité de leur laisser utiliser une partie des 18h de formation pour les réunions de directeurs avec les IEN n’était plus à l’ordre du jour.

À la place, on leur propose, sur la base du volontariat, d’instituer, sur la base de 2 x 2 heures par mois, un module « d’analyse de situation » ou « de parole » avec la responsable des ressources humaines et la psychologue de l’éducation nationale.
Face à tous les problèmes et toutes les revendications des directeurs, l’inspection académique ne met pas en place des décharges supplémentaires ou une aide administrative, mais un groupe de parole…

Pour ce qui est des formations, les directeurs devront suivre un parcours intitulé « Pilotage d’équipe et gestion des conflits ».

Un nom de parcours qui ne peut que nous ramener à l’actuelle loi sur la fonction du directeur passée il y a quelques semaines à l’Assemblée Nationale, et où il est précisé que le directeur serait désormais en possession d’une délégation de l’autorité de l’IA-DASEN.

PES : une année compliquée par le coronavirus

Dans le cadre de la crise sanitaire, les PES de l’année 2019-2020 ont dû subir une année difficile.

Pour autant, ce n’est pas fini pour eux : certains sont en train de passer leurs oraux de soutien, quand d’autres ne pourront peut-être pas le faire avant la rentrée de septembre.

Par ailleurs, l’administration a signalé qu’ »une attention particulière » serait portée au suivi des T1, T2 et des stagiaires l’année prochaine.

Nous avons réaffirmé à cette occasion notre rejet du terme « NeoTitulaire » et rappelé que les collègues T1 ou T2 étaient des fonctionnaires titulaires, et, qu’à ce titre, nous refusons toujours leur accompagnement systématique. Si accompagnement il doit y avoir, il doit se faire sur la base du volontariat et sur demande de l’intéressé, et non parce qu’il relève d’une ancienneté qu’on juge insuffisante.

Pour l’année 2020-2021, 86 PES rejoindront les écoles du département.

La répartition n’est pas encore finalisée par l’inspection, qui nous a affirmé œuvrer pour le mieux avec les possibilités qu’ils avaient pour les placer. Ils espèrent terminer l’installation des berceaux de PES d’ici le 17 juillet, ce qui rendra compliqué la prise de contact avec les écoles, et ne fera qu’accroître le stress de ces nouveaux venus, et nous ont prévenus que certains seraient sur des quarts temps, faute de solution.

À côté de cela, 21 dossiers de candidature à la « préprofessionnalisation » sont à l’étude par l’administration. Pour rappel, il s’agit d’étudiants désirant passer les concours de l’enseignement et qui souhaiteraient travailler plusieurs heures par semaine dans les écoles au cours de leur scolarité universitaire. Nous y reviendrons…

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