Fermeture de l’école de Pannes (Loiret): premier coup de semonce ?

Hier soir, par voie de presse, nous avons appris la fermeture de cette école ; dans cet article publié à ce sujet, on peut lire : « L’école du bourg à Pannes (45), une commune dans la banlieue de Montargis faisait partie des écoles accueillant les enfants du personnel soignant. Elle vient d’être fermée suite à une suspicion de covid-19. Le personnel de l’école est malade soit 5 enseignantes. Selon une enseignante de l’école, les professeures n’avaient pas de masque et seulement du savon … Il n’est pas possible de savoir si la contamination des enseignantes a eu lieu avant la fermeture de l’école ou après sa réouverture pour l’accueil des enfants de soignants. Mais cette première fermeture interroge à nouveau sur la sécurité des enseignantes volontaires… »

Nous avons immédiatement interrogé la Rectorat puisque lors du CHSCT Académique qui avait lieu le matin même, l’administration ne nous en avait pas fait état. Nous avons obtenu comme réponse que le Rectorat en avait été seulement informé le soir par la Préfecture.

Rappelons que lors de ce CHSCT Académique, un avis avait été adopté à l’unanimité des membres de cette instance :
« Le CHSCTA exige que, pour les personnels de l’EN volontaires qui assument l’accueil des enfants des personnels soignants, le Rectorat s’assure qu’il y ait du matériel à disposition et en quantité suffisante (masques, gel hydro- alcoolique, gants, savon, …) et que le nettoyage et la désinfection des locaux soient réalisés quotidiennement par du personnel lui-même bénéficiant des mêmes moyens de protection. »

Nous écrivons immédiatement à Madame la rectrice pour lui demander que les recommandations de cet avis soient mises en œuvre afin d’éviter des drames, et pour que toutes les informations en sa possession sur ce dossier soient données aux membres du CHSCT Académique.

Nous rappellerons dans ce courrier que dès le 11 mars, nous avions mis en garde le Rectorat sur les exigences de certains supérieurs hiérarchiques qui voulaient que les personnels soient tous présents dans les écoles le lundi 13 mars, qu’il avait fallu multiplier les interventions pendant le WE des élections municipales afin que le rectorat fasse modifier les consignes de certains IEN, en particulier dans le Loiret.

Nous rappellerons aussi que le plan national de lutte contre une pandémie grippale (élaboré en 2007 lors de l’épidémie de la grippe aviaire) précisait : « L’utilisation du masque F.F.P.2. est recommandée pour les personnels qui, dans le cadre de leurs activités professionnelles, sont en contact direct avec le public ou ont de nombreux échanges. […] Les recteurs d’académie doivent assurer l’équipement en masques de protection des personnels concernés et informer l’administration centrale des initiatives qu’ils prennent dans ce domaine. Ils communiquent au ministre, au 31 décembre de chaque année, l’état des stocks de masques F.F.P.2. et anti-projections dont ils disposent. »

On est en droit d’exiger du ministre Blanquer (comme d’ailleurs de ses prédécesseurs) des comptes, lui qui exige des directeurs d’école et des chefs d’établissement d’être d’une rigueur absolue sur les PPMS alors que ceux-ci ne relèvent pas de leurs responsabilités.

Nous rappellerons la phrase célèbre d’une ministre : « La santé n’a pas de prix mais elle a un coût » ; maintenant la doctrine de nos gouvernants, c’est « la sécurité sanitaire n’a pas de prix mais elle a un coût et nous avons refusé de le payer ».

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