Ce soir, en Comité Départemental de l’Education Nationale à la préfecture, la FNEC FP-FO a, dès sa déclaration (cf ci-dessous), exigé le retrait de la « feuille de route » insultante de l’IA-DASEN méprisant le travail des enseignants… (lire ou relire ici).
Les déléguées FO ont bagarré durant toute l’instance pour obtenir satisfaction, l’IA-DASEN défendant son oeuvre en y ajoutant des remarques désobligeantes sur ce qu’auraient vu des « cadres » durant des visites en classe…
Quels cadres? Quelles visites?
Serait-ce donc le but des formations par constellations? Flicage – punition dans le cadre de la politique d’évaluation du Ministre Blanquer ?
L’IA-DASEN a été malmené par nos interventions qui ont fini par être appuyées par la FSU qui a dû enfin demander le retrait du document « en l’état ».
Soucieux de l’unité, nous avons alors proposé de déposer un avis de compromis :
« Le CDEN se prononce pour le retrait de la feuille de route départementale en l’état ». Unanimité des organisations syndicales (FO, FSU, UNSA, CGT).
Malgré la pression, l’IA-DASEN n’a pas annoncé retirer son document.
C’est pourquoi nous appelons tous les enseignants à venir à 14h30 mercredi 10 novembre devant la DSDEN pour exiger le retrait de ce document insultant !
FAISONS NOUS RESPECTER ! RESPECT DE NOTRE STATUT !
RETRAIT DE LA FEUILLE DE ROUTE DE L’IA-DASEN !
DECLARATION DES DELEGUEES FO AU CDEN DU 8 NOVEMBRE
Mesdames, Messieurs,
Ce CDEN est un CDEN consacré à la rentrée scolaire, qui a eu lieu début septembre comme chacun sait, il y a donc 2 mois. Nous recevons la convocation pour cette instance le jour des vacances d’automne, et ensuite, les documents le concernant nous sont envoyés tout au long des congés scolaires :
Le 26 octobre, un document de 17 pages du DASEN entièrement nouveau sur lequel nous reviendrons largement, le 27 octobre, le bilan des actions du département pour l’Education, document de 16 pages, puis le 2 novembre une liste des candidats aux DDEN, le 3 novembre, le PV de la dernière séance, enfin, le 5 novembre, les consignes concernant le pass sanitaire, contre lesquelles nous nous élevons d’ailleurs puisque les réunions syndicales et professionnelles ne sont pas concernées par le pass…
En bref pour préparer correctement cette instance, il fallait avoir les yeux rivés sur la boite mail en pleine période de vacances scolaires. C’est ce que nous avons fait valoir auprès de M. le DASEN, et notamment l’impossibilité de nous réunir en instance pour préparer ce CDEN.
Nous réclamons encore aujourd’hui le report de cette instance qui ne respecte pas les représentants syndicaux et le temps de repos dû à tous, y compris aux personnels administratifs qui ont dû envoyer ces documents sur toute la période des congés !
Cette façon de procéder qui fait suite au refus de M. Le DASEN de reporter le CTSD prévu le jour même du congrès de notre Union Départementale est révélatrice d’une politique de remise en cause sans précédent des droits collectifs et syndicaux dans notre pays.
Au nom du Covid, le parlement vient de voter la possibilité de recourir au pass sanitaire et aux mesures liberticides liés à l’état d’urgence jusqu’en juillet 2022 , alors même que 5700 lits ont été fermés en 2020 dans les hôpitaux !
C’est du jamais vu, plus que jamais nous demandons le retrait de ces mesures, et notamment que les sanctions menaçant les soignants non vaccinés, dans notre secteur les PSYEN, infirmières et médecins scolaires soient immédiatement levées.
Ce qui marque cette rentrée déjà bien entamée, c’est la PENURIE totale des postes qu’ils soient administratifs, médico-sociaux, en vie scolaire, ou enseignants : pénurie criante de remplaçants dans le premier degré, manques partout de postes dans le second degré, y compris chez les personnels de direction. Nous subissons les 1800 suppressions de postes dans le 2e degré, décidées nationalement pour cette rentrée par le Ministre Blanquer.
Et comme si cela ne suffisait pas, il annonce plus de 400 nouvelles suppressions de postes rien que dans le second degré pour 2022.
Tous les personnels constatent aujourd’hui les dégâts du confinement sur les apprentissages des élèves, mais aussi et surtout les dégâts liés à ces multiples suppressions de postes, et à la généralisation de « l’école inclusive », dans les écoles et les collèges notamment.
Plutôt que créer les postes et les structures nécessaires, plutôt qu’ouvrir les places en ITEP, en IME, en ULIS où des centaines d’enfants sont en liste d’attente dans le 37, le gouvernement ne trouve rien de mieux que de lancer « le Grenelle de l’Education » qui ne rattrape aucunement les pertes de pouvoir d’achat subies par les personnels, ou des « feuilles de route » comme cette feuille de route « départementale » élaborée par des « cadres du département » réunis en groupes de travail de mars à mai, et que vous présentez ici « à la réflexion » des participants..
Cette feuille de route se décline en 5 priorités, et débute à chaque fois par un constat selon lequel les enseignants ne feraient pas bien leur travail ainsi page 12
« L’état des pratiques pédagogiques pour répondre aux besoins particuliers est très hétérogène mais le plus souvent dégradé. Les réponses pédagogiques sont souvent inadaptées »
Les réponses se résument toujours à la mise en place de plus d’ « accompagnement » des enseignants, mais ne reviennet jamais sur la nécessité de créer les postes et les structures nécessaires.
Des élèves qui ont besoin de soins ? Accompagnement-évaluation des enseignants !
Des élèves non francophones ? Accompagnement-évaluation des enseignants !
Trop d’élèves dans les classes ? Accompagnement-évaluation des enseignants !
Concernant l’axe sur les écoles rurales, on peut lire des critiques culpabilisantes et méprisantes vis-à-vis des professeurs et des familles :
Sur les enseignants, page 13 : « 2 profils d’enseignants se dégagent :ceux qui sont affectés contre leur gré, et qui changent de poste dès que l’occasion se présente et ceux en poste depuis longtemps, mais dont les pratiques peuvent être sclérosées !) »
Sur les familles rurales page 13 : concernant « les difficultés à encourager les élèves à se dépasser, et faire preuve d’ambition scolaire », elles « sont peu partenaires sur ce point, déléguant tout à l’école, mais faisant souvent obstacle à des orientations qui exigeraient l’éloignement de leur enfant. »
L’IA-DASEN propose donc page 14 de « s’inspirer des politiques menées en éducation prioritaire pour améliorer la pratique pédagogique : former les équipes in situ, indemniser les initiatives innovantes, profiler l’action d’enseignants surnuméraires, mobiliser le vivier sous-exploité en terme de formateurs en créant des étiquettes de PEMF délocalisés, favoriser la concertation en réseau, tirer parti des technologies numériques. »
Une des préconisations est le regroupement de RPI, sur projets… ce qui est en train d’être mis en place dans le Lochois avec le projet de territoire, ou à Marseille, mais ce projet a du plomb dans l’aile face à la résistance des personnels.
Les préconisations concernant les zones urbaines défavorisées sont un concentré d’attaques statutaires contre les personnels : remise en cause du droit à temps partiel, remise en cause des autorisations d’absence, profilage, contrats d’objectifs…
Cerise sur le gâteau, il est préconisé d’étendre les constellations à d’autres champs notamment dans le cadre du parcours culturel… Après les constellations des plan math et français tous les 3 ans minimum, les évaluations d’école tous les 5 ans, les accompagnements d’école, les accompagnements individuels éventuels.
Le lycée est également évoqué dans le document, même si il relève du « pilotage académique », on nous indique page 17 qu’il y a « nécessité de poursuivre plus avant la mise en œuvre de deux réformes (lycée général et technologique ; transformation de la voie professionnelle), qui, bousculées par la crise sanitaire, ont besoin encore de temps pour pleinement faire valoir leurs innovations. »
Innovation la fin des séries et la mise en place des spécialités qui détruisent des disciplines entières, innovation la fin du diplôme national du bac pour le remplacer par un « Plan local d’Evaluation » établi lycée par lycée, qui remet en cause le caractère national du diplôme et détruit l’égalité de traitement des lycéens devant l’examen ?
Venez donc M. le DASEN constater l’état d’adhésion des professeurs, des lycéens et de leurs familles à la réforme du lycée et de Parcoursup ! Dans la plupart des lycées, les professeurs rejettent le plan local d’évaluation et refusent la logique du « bac maison ». Ils se réunissent, envoient des motions et des pétitions pour le retour du bac national, ont fait grève les 23 septembre et 5 octobre derniers. Mercredi un rassemblement intersyndical FO, CGT, FSU, SUD est appelé pour l’abrogation du PLE et le retour à des épreuves nationales du bac dès le mois de juin prochain, devant la DSDEN. Parents et lycéens sont invités à se joindre à ce rassemblement.
Quel que soit l’axe de travail évoqué dans la feuille de route, ce qui ressort du document c’est la territorialisation de l’école avec la forte imbrication du domaine associatif et des « partenaires de l’école » dans son fonctionnement.
C’est toujours la même logique : éclater le caractère national de l’Ecole et nos statuts qui y sont intimement liés.
Notre Fédération demande le retrait immédiat de ce document qui témoigne d’un mépris pour notre travail et remet gravement en cause les statuts des enseignants, alors qu’ils sont confrontés à des conditions de travail toujours plus difficiles.