Les conditions de travail se dégradent ? Pour le ministère, c’est plutôt une question de posture de l’enseignant… à méditer.

Le 22 juin s’est tenu le Conseil de Formation du département de l’Indre-et-Loire, auquel le SNUDI-FO assiste en tant qu’organisation représentative. Au cours de cette instance, la DSDEN a annoncé déléguer une partie de la formation sur la « communication non violente » à un organisme extérieur à l’Éducation nationale, dénommé « Dessine-moi une étincelle ».

Nous nous sommes étonnés de ce choix appuyant sur la privatisation rampante des services de l’Éducation Nationale qui se trame sous forme d’expérimentation de gestion externalisée des remplaçants actuellement dans la Somme, ou plus récemment avec le partenariat avec l’école 42 de Xavier Niel, proche du président Macron.

La question du coût de ces formations a été posée à l’administration, qui a botté en touche, tout comme celle de la compétence des intervenants. L’administration nous a assurés de leur expertise, notant qu’elle sortait des champs de compétences des formateurs du département.

Or, après consultation du site internet de l’organisme en question, nous ne pouvons qu’être inquiets de ce choix. Nous pouvons y lire des aberrations comme « La prévention de l’épuisement professionnel des enseignants, professeurs et autres professionnels de l’éducation, en impulsant l’adaptation de la posture professionnelle ».

À l’heure où les enseignants sont attaqués de toutes parts par les projets de casse du statut issus du Grenelle du ministre Blanquer, où les conditions de travail ne cessent de se dégrader et où les professeurs se retrouvent en souffrance, l’administration choisit donc de cacher la poussière sous le tapis en expliquant que la fatigue et l’épuisement professionnel seraient dus à une posture professionnelle inadaptée ?!

La « pleine conscience » est étudiée de près par le gouvernement : le député LREM Gaël Le Bohec défend cette pratique et propose de la mettre en œuvre dans les écoles pour « réduire les inégalités » (sic). Cela coûterait évidemment moins cher que d’engager des enseignants, réduire les effectifs des classes et travailler sur la formation tout en culpabilisant élèves et enseignants de tout mal-être, inégalité et échec, puisque, encore une fois, la philosophie derrière est de renvoyer la responsabilité de leur souffrance aux individus eux-mêmes, éludant la question de la détérioration du système scolaire pour des raisons politiques et budgétaires !

Le SNUDI FO ne peut accepter que l’administration participe à la privatisation de l’Education Nationale en vendant la formation des enseignants à des organismes privés aux méthodes parfois douteuses.

En outre, le SNUDI FO s’opposera à toute tentative de faire porter aux enseignants la responsabilité de leur souffrance au travail, souffrance liée à la situation catastrophique du monde de l’Éducation après des années de gel du point d’indice, à l’augmentation des effectifs dans les classes, à la multiplication des inclusions systématiques souvent au détriment des élèves, au mépris des gouvernements successifs aux revendications des enseignants !

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