Compte Rendu du CHSCT-D du 14 mai 2020

La délégation FO a défendu toutes les fiches RSST qui ont été rédigées ces deux derniers jours  et dénoncé les conditions inacceptables de reprise dans de nombreuses écoles, notamment avec le manque de matériel de protection.

La réponse de l’administration a été l’engagement d’une prochaine livraison après l’Ascension de masques chirurgicaux (et non de vrais masques de protection comme l’a demandé le CHSCT ministériel)  avec aussi du gel hydro-alcoolique …

Le CHSCT académique se tient lundi 18 mai après-midi; nous vous invitons à continuer à rédiger des fiches RSST et  à nous faire remonter vos questions, les problèmes qui se posent dans votre école, … à fo-snudi@wanadoo.fr 

A noter que le Rectorat tente d’imposer aux collègues demandant une Autorisation Spéciale d’Absence (ASA) pour garde d’enfants une « déclaration d’attestation sur l’honneur ».

Cela est ressenti dans cette période de grande tension comme suspicieux et vexatoire.

Les PE sont des fonctionnaires d’Etat : leur dévouement, leur conscience professionnelle ne peuvent être mis en cause, surtout par un gouvernement de menteurs et de truqueurs (ainsi par exemple le scandale des masques) .

Nous ne pouvons accepter que l’administration cherche à imposer une telle attestation et avons déposé l’avis suivant qui n’ pas été adopté faute des voix des autres syndicats :

Avis n°1 :

Le CHSCT D rappelle que les personnels sont des fonctionnaires d’Etat ou des contractuels de l’Etat; leur engagement pour l’Ecole Publique n’est pas à prouver compte-tenu des conditions aggravées de travail qu’ils subissent depuis des années. Nous exigeons en conséquence l’abandon de la demande de remplir une attestation sur l’honneur pour la demande d’ASA garde d’enfant, cette procédure ne correspondant pas aux engagements du ministre.

Pour : FO (2)  ; FSU et UNSA n’ont pas souhaité prendre part au vote….

Nous avons aussi déposé 2 avis suivants :

Avis n°2 :

Le CHSCT D réuni le 14 mai 2020 considère que lors de cette période particulière de ré-ouverture des écoles et des EPLE, les personnels AESH qui ne peuvent assurer leurs missions d’aide aux élèves handicapés se trouvent en congé de fait.

Pour : FO (2) ; FSU et UNSA n’ont pas souhaité prendre part au vote….

Avis n°3 :

Le CHSCT D saisi par les personnels exige que dans chaque école ou établissement qui ne serait pas équipé de l’ensemble des matériels de protection conformes aux normes exigées (masques, gel hydro alcoolique, désinfectants), la rentrée (et pré rentrée) soit repoussée, jusqu’à réception de la totalité des équipements nécessaires, pour au moins une semaine de fonctionnement. 

Unanimité : FO (2); UNSA (1); FSU (3)

Déclaration de la FNEC FP FO au CHSCT-Départemental

Mesdames et messieurs,

Depuis deux jours, la plus grande partie des écoles du département ont été ré-ouvertes suite à la décision du président de la République passant outre les recommandations du conseil scientifique et sans respect des demandes du CHSCT ministériel en terme de sécurité sanitaire des personnels.

Les premières alertes sont là : comme chacun sait ici, l’école de Rochecorbon, après une seule journée, a dû fermer ses portes pour désinfection pour cause de suspicion de Covid sur un agent. Depuis deux autres écoles ont été fermées par décision de la Préfète : la maternelle Péguy à Tours et l’école Ambroise Paré d’Amboise.

Dans le Loir et Cher, dans le Cher, des écoles aussi ont été fermées depuis mardi.

Les collègues sont inquiets, de plus en plus, et qui les en blâmerait ? Nous vous demandons d’avoir toutes les informations sur la situation du département et au fur et à mesure.

Notre fédération vous a aussi envoyé hier un courrier au sujet des conditions de travail des AESH, et notamment concernant la note envoyée par Monsieur l’IEN-ASH. Des réponses doivent être apportées à ces questions dans cette instance, dès aujourd’hui.

Cette semaine, le Ministère a imposé dans les collèges des réunions de pré-« reprise » où sont convoqués les personnels, parfois en plénière, parfois en petits groupes : les conditions de cette rentrée sont malheureusement non sécurisées. En effet, les garanties sanitaires ne sont pas réunies : tests, masques, désinfectant, gel pour tous.

Dans plusieurs collèges, les personnels se sont réunis par visio-conférence avec leur syndicat, et/ou par voie électronique, et ont rédigé des motions, des procédures d’alerte qui ont été envoyées au DASEN, pour exiger ces garanties pour tous les personnels. (…)

Des collèges comme ceux d’Amboise, de Bléré ou encore d’Esvres ont dû faire face à de nombreux problèmes. Des fiches RSST ont été rédigées par les collègues, pour signaler des manquements dans les protocoles rédigés et proposés par les chefs d’établissement. Des pressions et agressions verbales ont eu lieu ces derniers jours à l’encontre de personnels AED ou enseignants, c’est inacceptable. Les collègues ne peuvent être tenus pour responsables de l’incurie gouvernementale comme au collège d’Esvres où il leur a été demandé de venir avec leurs propres masques.

La mairie de Chinon a distribué des masques qui ne sont pas conformes. Les normes « grand public » sont dangereuses dans nos établissements scolaires. En effet ces masques en tissu qu’il faudra laver en suivant un protocole très strict ne font que protéger les autres dans le meilleur des cas, pas le personnel qui le porte !

On a vu malheureusement le résultat sur de nombreuses catégories de salariés. La FNEC FP FO exige des masques conformes, à minima, type «chirurgical », FFP2, du gel hydro alcoolique et du désinfectant, en quantités suffisantes, envoyés par l’Éducation nationale partout avant une réouverture de tout établissement. Les masques « maison » doivent être proscrits, rien ne garantissant leur conformité.

C’est dans un climat de haute tension que tout est censé redémarrer avant même que tout soit prêt.

On risque tous à agir dans la précipitation et c’est cette précipitation que le Ministère exige ! En effet, le bien être à l’école lui importe peu, et cette irresponsabilité va de pair avec toutes les mesures précédentes du gouvernement contre les salariés et les services publics.

La FNEC FP-FO n’accepte pas les injonctions du Ministre, défend pied à pied les personnels. Nous condamnons le fait que ce soient les maires, les directeurs d’école, les chefs d’établissement qui doivent chercher eux-mêmes les moyens de prévention pour fournir le matériel à tous les personnels. Le Ministère se décharge ainsi de ses responsabilités au niveau local. Rappelons que l’employeur est responsable de la sécurité et de la santé de tous ses personnels, nous ne cogérerons pas la pénurie. Il n’y a quasiment pas de médecine de prévention, nous réclamons encore son rétablissement.

De nombreuses questions restent à l’ordre du jour et nous exigeons des réponses nettes et précises dans l’immédiat. Les personnels ont besoin de garanties, c’est maintenant qu’ils sont rappelés dans les établissements.

  • Certaines écoles ont ouvert sans la totalité du matériel pourtant préconisé par le protocole national, hier en réunion un responsable a même dit aux directeurs réunis : « ça ne sert à rien de faire la liste de ce qui manque, l’important est que demain on ouvre ».
  • Alors même que Madame la Rectrice avait affirmé en CTA qu’il faudrait prendre le temps de pouvoir assurer toutes les garanties. Comment accepter cette situation ? La réponse est simple : ce n’est pas possible.
  • Les collèges seront lundi dans la même situation. Les masques sont-ils bien arrivés dans TOUS les établissements pour les élèves et leurs enseignants ? Quelles garanties sanitaires sur ce type de masques ?
  • Qu’en est-il des gels et de tout le matériel nécessaire à la désinfection heure par heure dans les salles de classe par exemple ?
  • Des inspecteurs en réunion ont affirmé que les photocopies étaient interdites, des chefs d’établissement ne connaissent pas cette information. Que feront alors les enseignants ? Les enseignants peuvent-ils distribuer des photocopies ? et qu’en est-il des cahiers des élèves? de leurs livres ? Des consignes sanitaires nationales auraient grandement simplifié le travail des enseignants.
  • Les conditions sanitaires du protocole national sont-elles vraiment toutes possibles ? Et pourtant comment accepter de minimiser les exigences du protocole national ? C’est ce qu’on peut constater dans certaines propositions locales, au prétexte de se simplifier la tâche… Quelle garantie dans ce cas pour les personnels dont la sécurité est bafouée ?

D’ailleurs, le protocole sanitaire sera-t-il expliqué comme il se doit avant toute reprise à tous les personnels ? Qui s’occupe de ces formations aux gestes barrières devant les personnels ? Qui se chargera de ces formations devant les élèves ? Tout cela doit être fait avant les rentrées des élèves. Malheureusement les écoles sont déjà pour la plupart ouvertes dans le département.

  • Qu’en est-il des tests ? Si ceux-ci étaient faits sur les enfants et sur les personnels, les isolements seraient plus envisageables avant de courir à une autre catastrophe. L’absence de test est assumée par le gouvernement, comme il a assumé l’inutilité des masques tant qu’il n’en avait pas. C’est inacceptable !
  • Qu’en est-il de la désinfection sur le long terme ? En effet, si les collectivités doivent désinfecter les locaux (agents d’entretien), c’est à l’État de fournir le matériel de désinfection « individuel ». D’ailleurs, dans le protocole DSDEN 37, c’est bien à l’État de fournir la totalité du matériel. Pourquoi en serait-il autrement dans les écoles et les EPLE ? Les personnels seraient-ils naturellement immunisés en école et EPLE ? Nous exigeons la même protection pour tous, et sans nivellement par le bas.

D’autres questions se posent, la liste ne peut être exhaustive dans cette situation de rentrée précipitée.

Facebooktwittermail