Reprise du 11 mai : des dizaines d’écoles du Chinonais prennent position expliquant l’impossibilité d’appliquer le protocole !

Le SNUDI-FO appelle les collègues à s’associer à cette prise de position d’enseignants du Chinonais :

Monsieur le Directeur académique,

En tant qu’agents de l’État, nous nous devons d’appliquer les directives de notre ministre. Cependant, ce courrier est un cri d’alerte pour réaffirmer et préciser que les risques encourus par les équipes sont majeurs. En effet, même en appliquant le protocole à la lettre, nous ne sommes pas à l’abri d’un geste non contrôlé de la part de nos élèves ou d’un adulte de l’école, et qui aurait de graves conséquences sur la santé de tous, santé devant être garantie par notre ministre (employeur).

Nous avons pris connaissance de la position de toutes les autorités sanitaires du pays, conseil de l’ordre des médecins, conseil scientifique… qui recommandent d’attendre septembre pour procéder à la réouverture des écoles.

En tant que directeurs d’école, nous sommes responsables de la sécurité des personnes et des biens qui nous sont confiés dans l’ensemble des locaux scolaires. (Circulaire n 91-124 du 6 juin 1991 modifiée par les circulaires n 92-126 du 20 juillet 1992 et 94-190 du 29 juin 1994 art.4-1). Si les écoles ouvraient le 11 mai, nous serions dans une situation exceptionnelle où il nous serait impossible de garantir cette sécurité sanitaire. Il est en effet absolument impossible dans des écoles primaires (élémentaires et maternelles) de garantir l’intégralité des gestes barrières et de faire maintenir la distanciation sociale entre des enfants.

Nous avons déjà pu observer dans les pôles d’accueil, la complexité de mettre en oeuvre les protocoles sanitaires recommandés malgré les groupes pourtant très restreints d’enfants. Quid lorsque les effectifs seront plus chargés, que tous les groupes-classes sur un site auront repris et que le nombre d’écoles ouvertes aura augmenté ?

Dans ces conditions, nous tenons à vous faire part de nos vives inquiétudes quant à la réouverture des écoles à partir du 11 mai qui, quels que soient les moyens mis à notre disposition, ne nous permettront jamais d’assurer la sécurité sanitaire de tous.

Inquiétudes qui sont d’ailleurs relayées par les syndicats d’enseignants, le syndicat des directeurs académiques de l’éducation nationale qui tirent la sonnette d’alarme depuis le début de ces annonces. Nous tenons par ce courrier à notifier publiquement que si cette ouverture nous était imposée malgré notre alerte, les équipes enseignantes, dont les directeurs que nous sommes, ne pourraient en aucun cas être tenus responsables des conséquences directes et indirectes sur la santé de tous.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Directeur Académique, en notre sincère et profond attachement au service public d’éducation.

Comptant sur l’attention que vous porterez à ce courrier, nous vous adressons nos salutations les plus respectueuses.

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