Chaque jour qui passe, le gouvernement s’enfonce dans la surenchère guerrière, cherchant à entraîner le pays dans cette voie. Ainsi, le Chef d’État-major des armées s’est adressé le 18 novembre au congrès des maires de France pour leur demander « de préparer la population aux futurs conflits, pour que le pays soit prêt, d’ici 3–4 ans et qu’il ait la force d’âme d’accepter le risque de perdre ses enfants, de souffrir économiquement ».
Ces propos ont depuis été validés par le gouvernement.
L’École devrait quant à elle devenir un lieu d’embrigadement et de militarisation de la jeunesse.
D’ores et déjà, les « classes défense et sécurité globales », créées en 2005, se multiplient sur tout le territoire, allant jusqu’à s’implanter dans l’enseignement primaire. Le ministère des Armées en comptait 958 en France métropolitaine au premier trimestre 2025, combien dans l’académie, c’est l’une de nos questions. Autre question, quel est le budget attribué au trinôme académique dont la priorité est la Défense, alors que de nombreuses formations professionnelles se font en magistère ou en webinaire faute de financement.
Ces dispositions s’articulent avec le projet présidentiel d’un « service militaire volontaire rénové » visant à recruter 50 000 jeunes de 18 ans dès 2026. Les stages de seconde pourraient se faire dans l’armée.
La FNEC FP-FO refuse cette propagande guerrière, dans un contexte de remise en cause des libertés et de criminalisation de l’action syndicale, exprimée dernièrement par la mise en examen de la secrétaire générale de la CGT.
Nous exprimons notre solidarité totale avec la CGT, et demandons la levée de cette mise en examen et de toute sanction.
Nous exigeons l’abandon de tous ces dispositifs de militarisation de l’École et d’embrigadement de la jeunesse. Nous soutenons la mobilisation actuelle des Jeunes en Allemagne contre le service militaire volontaire et le réarmement.
Les personnels n’acceptent pas le chaos imposé par le gouvernement : les milliards pour la guerre et les actionnaires alors que l’Ecole et les services publics sont privés de tout.
Le budget 2026 et les mesures prévues à l’Education nationale comporte des attaques inacceptables : gel des salaires, sanctions contre les malades et suppression de 4 000 postes…. L’arnaque de la « suspension » de la réforme des retraites est destinée à maintenir en place le gouvernement à travers des arrangements politiques.
Ce décalage de l’application de la réforme de 2023 s’accompagne de mesures d’austérité telles que tous seront perdants. De plus, cela permet au gouvernement de rouvrir les discussions pour mettre en place une réforme des retraites par points et ouvrir la voie à la capitalisation. Nous n’avons pas oublié que lors du premier quinquennat, le président Macron a été contraint de reculer sur le projet Macron-Delevoye de « retraite par points » suite à la mobilisation et le blocage du pays. Nous réaffirmons l’exigence d’abrogation de la réforme Macron-Borne et de toute réforme de retraite par points, et le retrait du budget Macron-Lecornu.
Notre Fédération a été reçue au Ministère, qui a présenté un projet de « lutte contre les inégalités ». Qu’est-il proposé ? Une mise en « accompagnement renforcée » de 15 % de collèges et potentiellement des écoles qui s’y rattachent. Il s’agirait de mobiliser des référents pédagogiques qui viendraient en soutien des chefs d’établissements pour trouver des leviers pédagogiques… Avec des moyens supplémentaires ?
Non. Avec un budget de guerre et d’austérité, et alors qu’au moins 24000 élèves notifiés ne sont pas pris en charge dans les structures spécialisées auxquels ils ont droit faute de place, et que les personnels manquent partout…
Notre Fédération s’inquiète fortement des baisses de DGF en collèges (nous l’évoquions au dernier CSAA) mais aussi dans les lycées de l’académie. Nous demandons la restitution de toutes les sommes « écrétées » par les collectivités territoriales.
Les conclusions de la « convention citoyenne sur le temps de l’enfant », commande gouvernementale aux conclusions pré-établies, propose d’accélérer encore la logique de territorialisation de l’Ecole et le pouvoir des potentats locaux ainsi que d’étaler sur 5 jours pleins le temps de présence des élèves.
La FNEC FP-FO s’y oppose. Pour la FNEC FP-FO, proposer à des personnels déjà à bout par des conditions de travail dégradées et des réformes délétères d’être mis sous tutelle et « coachés », sans aucun moyen supplémentaire ni aide réelle à la prise en charge des élèves en difficulté constitue une provocation !
La FNEC FP-FO demande au Ministre d’abandonner cette logique de mise au pas, de les laisser les personnels travailler et de répondre à leurs revendications : créations des postes nécessaires, défense de l’enseignement spécialisé, abrogation des contre-réformes, augmentation des salaires…
Concernant la contre-réforme des groupes de niveaux dénoncée par tous les syndicats et associations de parents d’élèves et qui serait à partir de la rentrée facultative , quelles en seront les conséquences en termes de moyens ? nous demandons que les quelques moyens mis à disposition pour cette réforme soient maintenus dans les collèges et que la mesure d’abandon soit généralisée.
Nouvel élément de paupérisation des personnels, la « PSC » dont l’affiliation obligatoire commence cette semaine dans l’académie, et que nous avons refusé de signer dans l’Education suscite une colère générale des collègues.
Malgré la participation employeur, les plus précaires gagnant 1500 ou 1800 euros brut, voire même des familles avec un traitement plus conséquent, n’ont eu qu’à faire une simulation sur le site de l’opérateur pour réaliser qu’à la fin du mois, ils auront encore moins d’argent qu’avant pour vivre. Une collègue ayant des enfants handicapés a constaté que la prime pour enfants handicapés disparaît, et constate un doublement du coût pour ses enfants. C’est inacceptable !
Et cela sans compter l’ajout des options de la complémentaire prévoyance encore en phase d’élaboration… Les milliers de retraités exclus de l’accord seront également les dindons de la farce.
Tout comme le découplage santé-prévoyance, cette exclusion est une remise en cause inacceptable du Statut général de la Fonction publique. Les agents ne sont pas dupes de ce prétendu cadeau qui correspond au « paquet salarial ». Celui-ci comprend les 10% de prélèvements supplémentaires sur les arrêts maladie et le gel du point d’indice du budget Lecornu.
Il n’y a qu’une réponse à cela : dénoncer l’accord, exiger une renégociation sur la base de la liberté d’adhésion à la complémentaire, garantissant le couplage santé prévoyance ainsi que la solidarité intergénérationnelle. C’est ce que propose la FNEC FP-FO. Plusieurs motions intersyndicales adoptées lors d’heures d’information syndicales ont la même exigence.
Concernant la circulaire académique sur la protection fonctionnelle publiée le 3 novembre dernier , notre Fédération demande que la demande de protection fonctionnelle puisse se faire également par courriel direct, comme aujourd’hui et pas uniquement via colibris, et qu’il y ait une véritable protection des personnels, avec l’activation de l’article 40 (saisine du Procureur).
En effet l’administration en demandant aux personnels de porter plainte eux-mêmes, fait reposer les démarches sur les collègues. L’employeur doit prendre ses responsabilités, les guides proposés en accompagnement de la circulaire n’ont aucune valeur, de surcroît ils ont été préfacés par le Ministre Blanquer.
Concernant l’ordre du jour de cette instance, l’évolution de la carte des langues et des options ainsi que celle de la carte des formations professionnelles reflète les conséquences des contre-réformes successives du collège et du lycée : toujours moins d’offre de langues et d’options, de spécialités aussi, qui sont bien souvent mises en concurrence du fait de la réforme du lycée notamment.
Nous rappelons notre opposition au transfert des classes CHAM musique et danse du lycée Paul Louis Courier, triste décision prise par le Recteur, avec l’aval des autres organisations syndicales représentatives il y a 2 ans quasiment jour pour jour et dont nous n’avons toujours pas le Procès-Verbal !!
La FNEC FP FO se tient aux côtés des personnels de ce lycée qui va subir de nouvelles cartes scolaires du fait de cette décision, nous y reviendrons dans la séance.
