Effondrement du nombre d’admissibles aux concours : une catastrophe annoncée inacceptable ! Organisation en urgence de nouvelles sessions à BAC +3 !

Dans un communiqué du 19 avril, la FNEC FP-FO s’interrogeait : « Le ministère refuse de donner les chiffres des candidats aux concours… Que cherche-t-il à cacher ? »

La publication des résultats des épreuves d’admissibilité aux concours est désormais effective et on constate un effondrement du nombre de candidats aux concours et donc un effondrement du nombre de candidats admissibles !

Dans le premier degré, le nombre d’admissibles dans certaines académies est en effet nettement inférieur au nombre de postes offerts au concours : 484 admissibles pour 1430 postes proposés au concours à Versailles, 521 pour 1079 à Créteil, 180 pour 219 à Paris, 105 pour 172 en Guyane, 40 pour 160 à Mayotte…

Dans les collèges et lycées, il y a 816 admissibles pour 1035 postes en maths ; en lettres modernes, 720 admissibles pour 755 postes ; en lettres anciennes 60 admissibles pour 134 postes. En anglais il y a 904 admissibles pour 781 postes…

Dans les lycées professionnels, il y a 201 admissibles pour 240 postes en maths-sciences, 15 admis- sibles pour 27 postes en génie civil, option équipements techniques-énergie, 3 admissibles pour 5 postes en lettres- allemand…

Et dans les autres académies ou les autres disciplines, le nombre d’admissibles n’est pas suffisamment important pour que les postes soient pourvus. Ainsi il y a au plan national dans le premier degré par exemple seulement 9597 candidats admissibles aux concours de professeur des écoles pour 8323 postes proposés, c’est-à-dire un ratio de 115% !

Alors que des milliers de classes ont été fermées lors des comités techniques, alors que les personnels manquent cruellement dans les écoles, les établissements, les services, des milliers de postes aux concours ne seront donc pas pourvus !

La situation, déjà intenable, s’annonce donc catastrophique dans les écoles à la rentrée 2022.

Cette situation sera d’ailleurs immanquablement utilisée par le prochain gouvernement pour multiplier le recours aux enseignants contractuels, précaires et sous-payés pour continuer à avancer dans l’uberisation de l’École publique…

Pour la FNEC FP-FO, il n’y a aucune fatalité à cet effondrement des candidats aux concours. Il y a des mesures précises et connues de tous qui ont provoqué cette situation :

  • la masterisation des concours à laquelle la FNEC FP-FO s’était opposée
  • la réforme Blanquer des concours, avec un recrutement post BAC+5, qui assèche encore plus le vivier des candidats
  • le blocage quasi ininterrompu de la valeur du point d’indice depuis 2010 générant un effondrement du pouvoir d’achat des fonctionnaires et donc des enseignants
  • la multitude des réformes qui ont dégradé les conditions de travail des personnels et saccagé l’École publique

Ces faits ne peuvent que conforter la FNEC FP-FO dans son exigence d’abrogation de la masterisa- tion et de la réforme Blanquer des concours et d’un retour à un recrutement à Bac+3, d’augmentation de 22,68 % de la valeur du point d’indice.

La FNEC FP-FO exigera du prochain ministre l’arrêt de toutes les fermetures de postes, la création des postes nécessaires et le recrutement immédiat d’enseignants fonctionnaires d’Etat à hauteur des besoins.

Pour cela, il faut organiser en urgence de nouvelles sessions de concours dans les académies ou matières déficitaires, sur la base d’un recrutement BAC +3 !

La rentrée 2022 ne peut avoir lieu dans de telles conditions !

Montreuil le 18 mai 2022

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