Ce matin s’est tenu en visioconférence un groupe de travail sur les répartitions des moyens au sein de l’Académie Orléans-Tours, où le terme travail n’a ici qu’une place purement décorative puisque seuls des personnels administratifs y siégeaient aux côtés des représentants syndicaux.
En effet, aucun membre décisionnaire de l’Académie n’a fait l’effort de se présenter pour répondre à nos questions ou entendre nos arguments, AUCUN.
L’administration aurait-elle déjà acté l’écartement des syndicats prévu par la Loi Transformation de la Fonction Publique. Rien n’est moins sûr.
Fin du moratoire sur les villes de moins de 5000 habitants
Les Zones Rurales menacées !
Bien que ne pouvant répondre à nos questions sur le fond, les personnels du Rectorat ont pu nous apporter quelques réponses sur la forme.
Avant tout, sur la question du moratoire sur les fermetures de classes dans les villes de moins de 5000 habitants : c’est désormais clair, c’est TER-MI-NE !
Les écoles de campagne sont dorénavant dans la ligne de mire pour récupérer des postes, puisque, même si ces zones feront l’objet d’une «attention particulière», cela ne sera possible que par les «marges laissées par l’évolution démographique des élèves». Autrement dit. Une probable saignée à venir dans ces zones, afin de mettre en place les priorités du gouvernement.
L’administration répond qu’«aucune école ne sera fermée sans l’accord des maires». Certes, ils peuvent le dire, puisque c’est la loi : on ne peut fermer une école sans l’accord du maire.
Pourquoi cette précision? Parce qu’ils savent pertinemment qu’une vague de fermeture se prépare, et que cela va faire grincer des dents pas mal de monde. Il s’agit donc de préparer la population à «la moins pire» des décisions : une classe au lieu d’une école…
Le SNUDI FO s’oppose et s’opposera à toute fermeture de classe en zone rurale et ailleurs cette année encore ! Nous avons par le passé organisé la mobilisation contre ces mesures et l’organiserons à nouveau! Contactez-nous si votre école est menacée : fo-snudi@wanadoo.fr
«Egalité territoriale», mais à géométrie variable.
L’égalité territoriale se traduit par des destructions de postes dans les départements les plus ruraux de l’Académie, éloignant plus encore les écoles et les services publics de secteurs déjà fortement isolés.
Voyez plutôt :
Cher | -9 |
Eure-et-Loir | +2 |
Indre | 0 |
Indre-et-Loire | +24 |
Loir-et-Cher | -2 |
Loiret | 17 |
Plan autisme | 3 |
Total sur l’Académie | + 35 équivalents temps plein |
Encore une fois, les départements fortement touchés par un phénomène d’éparpillement des populations vont se voir sanctionnés en voyant des classes fermées et des postes détruits, réduisant plus encore l’empreinte des services publics sur ces territoires.
Car même si cela peut paraître peu ou neutre, les projets du gouvernement réclament beaucoup plus de postes que l’aumône dont il nous gratifie avec ces 35 créations.
Le projet du gouvernement : plafonner les classes en plafonnant le nombre de postes !
L’objectif de l’académie est de parvenir à 80 % de plafonnement à 24 élèves dans les classes de GS, CP et CE1 en dehors des zones REP, et le dédoublement des classes de GS en REP+.
Rappelons que la FNEC-FP FO et notamment le SNUDI-FO ont toujours réclamé des effectifs de classe ne dépassant pas 25 élèves… Mais pas à n’importe quel prix !
Pour parvenir à ce résultat, il faudrait récupérer presque 180 postes sur l’ensemble de l’Académie !
Un massacre à venir qui sera laissé au bon vouloir des DASEN, le rectorat annonçant laisser ces derniers décider des objectifs à tenir dans chaque département.
Certes, cela ne se fera peut-être pas sur une seule année, nous répond l’administration, mais cela devra se faire quand même, en réponse aux impératifs gouvernementaux !
Déshabiller Pierre pour habiller Paul, cela se fait depuis des années au sein de l’Éducation Nationale, mais c’est en passe de prendre une tout autre dimension à un moment où se conjuguent crise sociale, économique et sanitaire !
Pour pallier ce manque, le SNUDI-FO réclame toujours l’embauche massive d’enseignants fonctionnaires, mais a aussi rappelé la nécessité de ne pas abandonner les collègues contractuels actuellement en poste !
Ils doivent être titularisés à leur demande, ou intégrés en tant que fonctionnaires stagiaires s’ils le réclament !
Une «Justice Sociale» qui abandonne les plus fragiles
Concernant les RASED? L’administration nous répond qu’il ne s’agit clairement pas d’une priorité.
Et le spécialisé? Même réponse.
« L’intérêt supérieur de l’élève » ne se lit désormais que dans les colonnes des tableurs Excel de l’Inspection Académique, et ces tableurs se doivent de refléter le terrain, c’est un fait.
La preuve : selon eux, la baisse démographique de ces dernières années n’a fait qu’améliorer la situation des écoles !
Quand nous rétorquons que la réalité est tout autre, que sur le terrain les remplacements deviennent chaotiques, qu’une fermeture est toujours violente pour les élèves, les écoles et les enseignants ou encore que les collègues ayant des classes à 31 sont loin de constater l’amélioration de leur quotidien, on nous répond «les classes à 31 dans l’Académie, il ne doit plus y en avoir beaucoup» ! Les collègues qui se débattent avec des effectifs chargés apprécieront !
L’administration nie la dégradation de nos conditions de travail, dégradation qui s’amplifie à chaque carte scolaire avec des arbitrages parfois incompréhensibles pour le bien-être des personnels et des élèves !
Le SNUDI-FO réclame toujours la reconstitution des Réseaux d’Aide complets dans tous les départements, et le retour à leur maillage d’avant les coupes budgétaires du Président Sarkozy !
Un saupoudrage de décharges de direction supplémentaires, mais pas pour tous !
Dans l’optique de faire taire la contestation dans les écoles et de pousser à la concentration des établissements pour réduire le nombre de directeurs, le gouvernement table toujours sur une augmentation des temps de décharges pour certaines directions.
Ainsi, les écoles de 9 classes et plus passeraient à un mi-temps déchargé, et les écoles de 13 classes à un ¾ temps. Les écoles de 1 à 3 classes verraient une augmentation de leurs jours de décharge annuellement. Entre les deux? Pas de changement.
Les choses se corsent justement lorsqu’il s’agit de chiffrer les augmentations des écoles de 1 à 3 classes. Cela serait en effet impossible à faire, le rectorat va donc laisser gérer les départements de ce côté… sans moyens supplémentaires !
Ce qui signifie?
Ce qui signifie que l’on devra ENCORE prendre sur des moyens existants, et probablement les moyens de remplacements !
Une nouvelle dégradation des conditions de travail à venir, si elles viennent, car, actuellement, rien n’est planifié pour ces écoles. Ces jours seront-ils donnés mensuellement? Annuellement? Répartis ou concentrés sur une seule période? On ne sait rien, si ce n’est que cela se fera avec les moyens du bord.
L’administration ne pouvant répondre à nos interventions concernant ces sujets, elle nous renvoie soit vers le ministère, soit vers le CTA à venir.
Dans un cas comme dans l’autre, nous serons au rendez-vous pour continuer à défendre les conditions de travail des collègues, pour continuer à porter les revendications des enseignants sur le terrain !
Dans ce contexte, faites-nous remonter dès à présent vos effectifs ici pour le CTSD qui se tiendra fin janvier !