Conseil de formation : la liberté de choix remise en cause

Aujourd’hui jeudi 20 juin s’est tenu le Conseil de Formation à la DSDEN. Étaient présents pour le Snudi-FO : Julien Giraudier (titulaire), Morgan Héraut (titulaire suppléant) et Olivier Fouchier (suppléant).

Le DASEN reconnaît la charge de travail des P.E.S. du département.

Nous sommes intervenus pour exprimer au DASEN les informations que les collègues P.E.S. nous ont fait parvenir. Ainsi, nous avons expliqué que la mise en place d’un «dispositif d’alerte» trop tardivement dans l’année entraînait une hausse non négligeable de travail et de stress pour les P.E.S. concernés. Le Dasen, ainsi que les directeurs d’école d’application présents, nous ont confirmé qu’effectivement, cela engendrait une nette surcharge de travail.

Pour autant, ils défendent cela par la «bienveillance» impulsée dans cette démarche, mais aussi par le fait que la carrière de Professeur des écoles requiert une exigence et un investissement de chaque instant. Comment comprendre cela? Que nos collègues P.E.S. ne s’y impliqueraient pas déjà pleinement avant? Et cette surcharge induite, à une période sensible (fin d’année scolaire, de Master, visite de la titularisation se rapprochant), source de stress et d’inquiétude, n’aiderait en rien les jeunes enseignants à entrer sereinement dans le métier.

Nous avons aussi appris que 22 collègues stagiaires rejoindraient les écoles dès septembre. C’est très loin de la centaine de collègues de cette année. Ils seront par ailleurs tous intégrés à des établissements élémentaires, et parfois sur des quarts temps.

À ce propos, l’administration, sous couvert de la «complexité de la situation» n’a pu affirmer qu’ils seraient sur le même niveau, seulement sur le même cycle ! Quand nous sommes intervenus à ce sujet, le DASEN a alors rappelé que dans d’autres départements, des postes étaient bloqués pour les P.E.S. et qu’il lui était facile de revenir à cette solution. Une menace à demi-mot visant à faire taire la contestation ?

Alors que le Snudi-FO défend la maternelle et son avenir depuis des mois face aux attaques du ministre, notons la symbolique forte de ne voir aucun P.E.S. en cycle 1. Par extension, concernant les P.E.M.F. œuvrant dans ces classes, le Dasen a loué leur «polyvalence» et leur demande donc de «transposer» leurs connaissances aux P.E.S. qu’ils devront suivre en élémentaire.

Animations pédagogiques : Perte de choix et contrôles à venir.

Durant la présentation du plan de formation 2019-2020, un détail affiché sur le PowerPoint de l’inspection académique nous a sauté aux yeux :

«Inscriptions automatiques aux animations pédagogiques par les circonscriptions».

Vous avez bien lu. Sous couvert de lutter contre l’absentéisme, contre les difficultés techniques de GAIA et pour limiter la charge de travail des conseillers pédagogiques, le Dasen a décidé que les inscriptions seraient désormais fixées par les circonscriptions ! Un scandale contre lequel nous nous sommes vivement insurgés !

En effet, ce n’est ni plus ni moins que la perte d’un droit supplémentaire : celui de choisir le moment de nos formations ! Après la diminution du choix des domaines, après nous avoir ordonné des animations « prioritaires » (que nous combattons de la même façon !) voici qu’on nous enlève la possibilité de sélectionner nos dates ! En arguant de s’assurer de la présence de chacun et de réduire la charge de travail des conseillers pédagogiques (action louable en soi), le Dasen installe doucement mais sûrement les formations obligatoires subies.

Premier pas vers une imposition des formations durant les vacances? Cela ne fait aucun doute !

Plus encore lorsque l’on sait que, désormais, les formations départementales sortent du cadre des 18 h ! Qu’est-ce que cela veut dire ? Eh bien que pour les suivre, cela se fera sur votre temps libre. Les 18 h seront consacrées au triptyque « lire écrire compter », et tout le reste devient accessoire, facultatif. Au terme de « bénévolat » que nous évoquions, on nous a opposé celui de « volontariat » !

La circulaire de rentrée nous apprend aussi que « des formations associant ATSEM et professeurs des écoles seront recherchées dans tous les départements, en lien avec les collectivités territoriales de références ». Nous avons interpelé l’IA Dasen sur ce point, qui nous a confirmé que les ATSEM seraient invités à suivre certaines animations destinées aux enseignants. « Elles interviennent au même titre que ces derniers dans la reformulation des élèves à l’oral » selon ses propres mots.

Il est évident que les ATSEM sont des personnes clefs et sont essentielles au bon fonctionnement de la Maternelle, et leur aide est précieuse tant pour les élèves que pour les enseignants. Cependant, on peut s’interroger sur la finalité de leur proposer des formations identiques aux nôtres, d’autant qu’elles n’ont pas les mêmes missions ni les mêmes responsabilités pédagogiques !

Il ne s’agit ni plus ni moins qu’une remise en question du statut des enseignants de cycle 1 ! En effet, si les ATSEM partagent nos missions, nos compétences et nos formations, à terme, pourquoi ne pas leur confier des classes ?

Précisons aussi que cela contredit la position du ministre Blanquer et du Snuipp sur les « Fakes News » que nous propagerions ! Contractualisation, remise en cause du statut, attaques contre la maternelle, EPSF… Aucune fake news ici, des faits et des intentions que nous dénonçons !

Le Dasen a ensuite évoqué l’absentéisme lors des formations pédagogiques. Pour lutter contre cela, il souhaite désormais que les organisations syndicales lui transmettent des « volumes d’effectifs » des participations aux R.I.S. ! Bien qu’à un moment donné il parle de responsabiliser les professeurs des écoles, l’instant d’après il les infantilise, sous-entendant qu’on ne peut leur faire confiance. Et voilà qu’il demande notre aide pour contrôler la bonne tenue de leurs 18 h annuelles !

Il va de soi que nous avons refusé et refuserons de nous soumettre à cela! Le SNUipp a également fait part de son opposition. Mais voilà où nous mène l’école de la confiance du ministre : vers la suppression de nos libertés de choix, en plus de la remise en cause de nos libertés pédagogiques ! Nous reviendrons sur cela prochainement.

Des remplaçants mobilisés pour les formations

Enfin, terminons en soulignant que l’année prochaine, un pool de remplaçants sera utilisé pour les formations continues. Dès les mois de septembre/octobre, les Brigades formations, mais aussi 12 BD Congés longs et 2 ZIL par circonscription seront mobilisés pour les classes des collègues suivant ces stages. Ces effectifs seraient rendus possibles par le fait que les BD s’occupent désormais des décharges des petites écoles.

Face aux conséquences catastrophiques du manque de remplaçants auquel nous assistons en ce moment même, nous ne pouvons que rester circonspects quant à ces choix. Plus encore si l’on repense aux postes de Brigades qui ont été réquisitionnés lors du dernier CTSD.

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