A la veille de la reprise, le gouvernement prétend répondre aux inquiétudes des personnels en décrétant des mesures « sanitaires », comme l’extension des demi-jauges au collège, la fermeture d’une classe dès le premier cas de Covid, la généralisation de l’enseignement à distance, les auto-tests, les capteurs de CO2…
Cela répond-il à la situation de chaos que connaissent les personnels depuis des mois ?
Généraliser les demi-jauges sans recruter des milliers de personnels ? Cela revient à renvoyer des milliers d’élèves chez eux sans enseignement. Ce sont des conditions de travail dégradées pour les enseignants qui vont devoir jongler entre présentiel et distanciel… C’est l’aggravation des inégalités pour les élèves.
Fermer la classe dès le premier cas de Covid ? Cela va aboutir à la fermeture de centaines d’écoles et d’établissements dès la semaine prochaine. Et si les parents d’élèves sont dans l’impossibilité de garder leur enfant chez eux ? Le ministre botte en touche.
Et le manque criant de remplaçants ? Le ministre peut bien parler d’un hypothétique recrutement de 5 000 contractuels, la réalité jusqu’à maintenant, c’est qu’il n’a pas trouvé beaucoup de volontaires pour assurer des remplacements de courte durée, sans formation et sous-payés. D’ailleurs, le ministre indique que dans le 1er degré, si un enseignant est absent et non remplacé, les élèves ne doivent pas être répartis dans les autres classes… A l’hôpital, on refuse les malades faute de lits ; à l’école, on refuse les élèves faute de personnels !
Et quant aux tests salivaires et auto-tests ? Il ne s’agit en aucune manière d’un dépistage massif et efficace, d’autant plus que, sans personnels de santé, cela va créer des difficultés supplémentaires pour les personnels.
La pagaille dans les écoles, la dégradation des conditions de travail des personnels et des conditions
d’apprentissage des élèves vont immanquablement se poursuivre !
Pire, en dépit des mobilisations qui ont eu lieu dans de nombreux départements, le ministre maintient les milliers de fermetures de classes et de suppressions de postes prévues pour la rentrée prochaine ! Et dans le même temps, il se vante de rendre des centaines de millions d’euros au budget !
Les personnels n’acceptent pas la destruction de l’Ecole et de leurs conditions de travail
La grève massive du 26 janvier et les nombreuses manifestations dans les départements depuis plusieurs semaines, souvent dans l’unité avec les parents d’élèves, la récente grève des personnels du CNED, les manifestations des AESH, les grèves des AED : toutes ces mobilisations démontrent que les revendications ne sont pas confinées.
La FNEC FP-FO refuse d’opposer les personnels, entre ceux qui, pris dans des conditions épouvantables, demandent la fermeture de leur classe, font valoir leur droit de retrait, et ceux qui refusent que les établissements soient fermés. La seule issue pour sortir de l’impasse dans laquelle le ministre veut les enfermer, c’est la satisfaction de leurs revendications, à commencer par le recrutement de personnels sous statut, l’arrêt des suppressions de postes.
Dans cette situation, la FNEC FP-FO appelle les personnels à se réunir dès la rentrée, à prendre contact avec les parents, afin de lister les problèmes et les revendications. Dans ces réunions les personnels sont fondés à poser la question d’une initiative en direction du ministre. La FNEC FP-FO a d’ores et déjà indiqué aux autres organisations syndicales sa disponibilité.
La FNEC FP-FO a déposé un préavis de grève courant jusqu’au 29 mai pour couvrir toutes les situations.
Montreuil, le 23 avril 2021