Déclaration de la FNEC-FP FO au CTSD du 15 avril 2020

Le lundi 13 avril, le président Macron a lancé un appel à un confinement strict de la population jusqu’au 11 mai afin d’endiguer l’épidémie de coronavirus. Dans le même temps, de nombreuses entreprises, et parmi elles, les grands groupes, organisent la reprise du travail à grande échelle avec le soutien et l’appui de la ministre du travail. Dès cette semaine et la semaine suivante, des centaines et des milliers de salariés supplémentaires vont se croiser dans les ateliers et les vestiaires.

Comment comprendre ? Soit le confinement est utile et il doit s’imposer à tous. Soit c’est à géométrie variable et cela doit être clairement expliqué. Dans tous les cas, nous refusons que les salariés en fassent les frais.

Aujourd’hui, nos hôpitaux sont obligés de faire appel aux bonnes volontés pour fabriquer des sur-blouses. Dans les EHPAD, les décès de résidents s’enchaînent par milliers, ce que le gouvernement a essayé de cacher pendant des semaines, et l’épidémie risque de continuer de tuer faute de moyens appropriés.

La FNEC FP FO a condamné dès le mois de février les mensonges régulièrement servis depuis le début de cette crise sanitaire sur l’état des stocks de masques et d’équipements de protection en tout genre.

Le lundi 13 avril, le président Macron a aussi déclaré «À partir du 11 mai, nous rouvrirons progressivement les crèches, les écoles, les collèges et les lycées ». Le patronat s’est déclaré «satisfait» : «cela permet aux entreprises de bien préparer la reprise, et aux enfants de retrouver le chemin de l’école» s’est félicité le Medef.

Mais du côté des personnels, cette annonce a provoqué l’incompréhension : la colère est encore montée d’un cran car il s’agit d’une décision irresponsable.
Comment comprendre que les restaurants restent fermés, et que les rassemblements soient toujours interdits alors que les établissements scolaires devront rouvrir ?
À l’école, les gestes barrières sont impossibles à appliquer. Comment observer une distanciation sociale dans les classes ?

Depuis un mois, une partie des personnels, au péril de leur santé, assure l’accueil des enfants de soignants la plupart du temps sans aucun matériel de protection (masque FFP2, gel hydro-alcoolique, gants…), alors qu’il est de la responsabilité de l’État employeur de veiller sur la santé de ses agents.

Depuis un mois, la FNEC FP-FO intervient à tous les niveaux et en particulier pour exiger du ministre qu’il prenne ses responsabilités en matière de protection des personnels : nous avons proposé et fait adopter un avis au CHSCT ministériel le 3 avril demandant «un dépistage généralisé aux personnels et aux élèves comme préalable à toute reprise d’activité.»

Seuls ceux qui présenteront des symptômes seront testés, selon le président Macron. Or, la plupart des enfants porteurs du virus sont asymptomatiques. Comment éviter tout risque de contagion ? Quant à la mise à disposition des masques pour tous les personnels, JM Blanquer se contente de dire : «c’est une possibilité». Alors que l’on sait que les masques manquent partout, et en premier lieu dans les hôpitaux !

La FNEC FP-FO exige, avant toute réouverture des établissements scolaires, des tests sérologiques pour organiser le dépistage systématique pour tous les personnels et les élèves conformément à l’avis du CHSCT ministériel, la désinfection des écoles, services et établissements scolaires, des matériels de protection (gel hydro-alcoolique, gants et masques FFP2) en quantité suffisante..

Or nous savons tous ici que d’ici le 11 mai, cela est impossible !

Le gouvernement joue une nouvelle fois l’apprenti sorcier alors qu’il est déjà responsable et coupable, avec les gouvernements précédents, de la situation dramatique que nous subissons maintenant depuis des semaines et sur laquelle nous demanderons de rendre des comptes à tous les niveaux.

Si le président Macrons et son ministre de l’Éducation nationale JM Blanquer persistent dans leur choix de vouloir imposer une reprise des cours le 11 mai au prix de la santé des personnels, la FNEC FP-FO invitera nos collègues à utiliser leur droit de retrait.

Cette pseudo-réouverture des établissements scolaires le 11 mai est morte-née ; il nous faut l’enterrer !

Concernant la carte scolaire, sur la forme, nous dénonçons de nouveau les conditions dans laquelle nous travaillons : nouvelles propositions reçues ce jour à 7h30, soit 2h avant le CTSD. Comment travailler ainsi ?

Sur le fond, nous ne pouvons accepter le fait que des mesures d’ouvertures présentées en fin du dernier CTSD ne figurent plus dans le projet alors que les IEN avaient informé les collègues de ces décisions. Ainsi 3 école de Tours ( St Exupéry, Flaubert et Bernard Pasteur) ne disposent plus de l’ouverture qui leur était promise. Rappelons que, sur Tours Nord, la situation est extrêmement tendue : nous renouvelons notre demande de maintien de la classe de l’école élémentaire la Fontaine de Tours Nord et d’ouverture à l’école St Exupéry.

Dans le contexte actuel, cela reste impensable d’annoncer une ouverture à une école puis de la retirer.

Concernant les postes « réussite au cycle 2 », nous ne comprenons votre choix qui ne correspond pas à la demande de maintien des collègues. Nous renouvelons cette demande alors que près de 600 enseignants, parents et élus ont contre-signé l’appel des conseils des maîtres des écoles Paul Bert (La Riche), Ferdinand Buisson (La Riche), Genillé, Francueil, Nelson Mandela (Château-Renault), André Gide (Tours) et Maryse Bastié (Tours) pour le maintien de ces postes. C’est le mandat que nous avons.

Nous reviendrons dans le détail des mesures lors de l’instance

Enfin pour ce qui est de la circulaire mouvement, nous observons la prise en compte des remarques que nous avons faites ; ce qui montre que, sur certains dossiers, le dialogue social peut fonctionner positivement.

Enfin nous déposerons le vœu suivant :

Les membres du CTSD se prononcent :

  • contre toutes les fermetures de classe pour la rentrée 2020 et pour toutes les ouvertures sollicitées
  • pour le maintien des dispositifs « Réussite au Cycle 2 »
  • pour une dotation nécessaire à la couverture de tous les besoins du département en termes d’ouvertures de classes (pas une classe à plus de 25 élèves), de remplaçants, de décharge de directions, de classes spécialisées, de RASED …

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